ÉCHANGE ENTRE SLAWOMIR KRUPA ET LES ÉLUS DU CSEC SOCIÉTÉ GÉNÉRALE
Le 17 octobre, lors de la plénière, Slawomir KRUPA est venu à la rencontre des élus de plénière du CSEC.
CONTEXTE ÉCONOMIQUE
Après une année 2023 de forte inflation, l’année 2024 se veut être plus stable. La recherche de contrôle de l’inflation a conduit à la mise en place de politiques monétaires de hausse des taux directeurs des Banques Centrales. Ces politiques nécessitent du temps pour porter leurs effets pendant lequel elles ont un impact négatif sur l’investissement et la consommation. La bonne nouvelle, c’est que le cycle s’inverse, mais le ralentissement économique perdure mondialement.
Pour S. KRUPA, juguler l'inflation était bien l'objectif important de l'année. Les ajustements de la politique monétaire se font dans de bonnes conditions. On peut ainsi constater des ralentissements, mais sans heurts majeurs et avec des bases plus saines. |
En France, il est nécessaire de réduire le déficit budgétaire à moins de 5 % du PIB. Sans mesures économiques gouvernementales, la France atteindrait un déficit à 7 % du PIB en 2024, ce qui serait intenable au-delà même des contraintes européennes et conduirait à une faillite du pays. Les efforts et les demandes du gouvernement français sont donc normaux cependant elles pèseront de façon négative sur l'activité économique. Dans ce contexte, pour SG cela va engendrer une montée du coût du risque, car il y aura davantage d'entreprises défaillantes. Enfin, la vision des investisseurs internationaux sur la France dépendra du niveau de stabilité politique et de la capacité qu'aura le gouvernement à réduire le déficit, ainsi le « risque France » peut être modifié. Ce facteur n'aura pas forcément d'influence sur notre activité, et ne détériora pas notre capacité à faire du bénéfice, mais le fait est que les investisseurs internationaux regardent le « risque pays » et le relient au secteur bancaire. Ainsi nous pourrions rencontrer quelques turbulences. |
SITUATION DE SG
Dans la ligne du plan stratégique de 2023, Société Générale est engagée dans un exercice de renforcement de ses fondations à savoir son niveau de capital et de rentabilité.
Niveau de capital : Afin d'avoir un niveau de capital suffisant, il est nécessaire de renforcer nos fonds propres de 4 milliards d'euros ce qui passe par le réinvestissement des bénéfices dans l'entreprise et un niveau de distribution plus faible aux investisseurs. C'est un exercice long et difficile, mais bien avancé. |
|
Rentabilité : A ce jour, SG n'a pas de capacité à faire croître ses revenus donc pour générer de la rentabilité il faut travailler sur les coûts, notamment informatiques, tout en maîtrisant les dépenses. |
" Personne n'investit dans une entreprise
qui n'est pas performante "
Concernant le coût du risque : Quelques gros dossiers en France qui se sont accumulés, mais en ligne avec nos objectifs annuels. Les provisions passées sur les activités liées à la Russie ne génèrent que très peu de pertes et inférieures aux provisions permettant des reprises. S. KRUPA est serein sur ce paramètre. |
En conclusion, M Krupa indique être en avance sur la feuille de route en incluant les opérations de cessions déjà annoncées et non finalisées…
" Nous avançons de manière régulière conformément à la feuille de route, nous restons très concentrés et continuons à transformer notre entreprise pour renforcer ses fondations pour des décennies "
FOCUS GCOO
Les propos de Monsieur KRUPA ont été bien différents que lors du Webcast du 4 octobre !
Il explique qu'il n'y a pas de corrélation entre le niveau de dépense et la qualité des systèmes en revanche il y a une corrélation entre la qualité de la dépense et la qualité des systèmes. |
" La seule voie est de faire les deux en même temps : baisser les coûts (en restant quand même plus haut que nos pairs) en améliorant le système. Ca prendra 5 ans voire plus ! "
" Nous avons eu l'habitude de travailler avec des centaines de prestataires informatiques. Aucune entreprise ne fonctionne comme ça, il faut réduire leur nombre pour être plus efficace. "
REMUNERATION
L'entreprise a pris des décisions qui tenaient compte de la dégradation du système économique et du pouvoir d'achat. "Je ne vous demande pas d'être d'accord avec moi, mais j'ai l'impression que nous avons pris les bonnes décisions". La première source d'économie n'est pas la masse salariale, mais elle est la première source de dépenses supplémentaires en centaines de millions d'euros.
Interrogé sur les futures NAO, notre DG a répondu simplement que le processus suivra son cours et que SG fera de son mieux…
QUESTIONS DE LA CFDT
|
S. KRUPA : Notre performance moyenne est en train de s'améliorer significativement, le ROE publié est proche de 5 %. Celui des banques européennes est en moyenne à 13,4 %. Les investisseurs comprennent exactement ce que l'on est en train de faire. Aujourd'hui on travaille sur la base d'un niveau de capital suffisant et à faire que la rentabilité passe de 5 à 10. Face à ce constat, il y a une absolue nécessité d'augmenter les performances pour augmenter notre valorisation boursière. C'est notre feuille de route : augmenter le niveau de capital et baisser le niveau des dépenses « inutiles ». Concernant une SG « opéable » ou vendable à la découpe, il indique que « l'avenir de SGRF est l'avenir de la Banque et que l'avenir de la Banque est l'avenir de SGRF ». |
Nous sommes de plus en plus sollicités par des salariés afin de les accompagner lors d'entretiens de sanction. Ces sanctions sont très diverses et variées, mais surtout de plus en plus nombreuses et lourdes. Même si nous avons conscience de la pression des différents régulateurs, nous ne cautionnons pas les conditions dans lesquels s'opèrent ces sanctions. Qui plus est certaines de ces sanctions ne permettent pas d'accompagnement notamment lorsqu'il s'agit d'une soi-disant simple lettre de mise en garde. Nous sommes d'autant plus inquiets avec la dénonciation de la CPRI en interne. Quels engagements pouvez-vous nous apporter afin que chacun puisse être accompagné quel que soit le niveau de sanction ? Nous dénonçons certains discours managériaux, parfois du top management, qui se dégradent et créent des tensions. Vous ne devez pas prendre à la légère les conséquences néfastes sur la santé physique et mentale des salariés. Nous ne pouvons tolérer de tels comportements dans l'entreprise à quelque niveau que ce soit. Les formations déployées sur le Leadership Model semblent sans effet. |
S. KRUPA : n'a pas l'impression à son niveau d'une « sanctionnarisation » de la politique, ce n'est pas un objectif en soi et ça n'aurait aucun sens d'avoir un objectif de la sorte. On ne crée pas de la performance ni de la confiance comme ça. L'entreprise est exigeante vis-à-vis d'elle-même comme elle l'est vis-à-vis de ses clients. S'il y a des comportements inappropriés ou illégaux, il faut les sanctionner sans complaisance. Concernant la CPRI : Cette décision a été prise dans un souci de simplification et de faire les choses différemment dans un monde qui a changé. Il affirme ne soutenir aucun comportement inapproprié de qui que ce soit, lui y compris ! Les comportements inappropriés peuvent avoir des impacts sur nos collègues et sur la performance de l'entreprise. Il s'engage à toujours être défenseur d'une attitude respectueuse de l'ensemble des salariés quels qu'ils soient et qu'il ne peut tolérer aucune dérive. |
CONCLUSION DE SLAWOMIR KRUPA :
" Je vois beaucoup de salariés partout dans le monde. Je veux insister que voir nos collègues sur le terrain est ce qui me rassure le plus. Je souligne la qualité de leur travail malgré la réalité de leur terrain et le contexte parfois difficile. Nous faisons un métier difficile. Je suis très reconnaissant et admiratif de l'ensemble de nos collègues au service du client et de l'entreprise."
CONCLUSION CFDT :
L'intervention de Slawomir Krupa met en lumière les défis économiques et financiers auxquels Société Générale et, plus largement, la France sont confrontées.
Cependant la CFDT estime qu'il est crucial que le gouvernement et les entreprises, comme Société Générale, adoptent des politiques qui soutiennent la croissance économique tout en protégeant les emplois et les conditions de travail.
La CFDT rappelle que la performance économique ne doit pas se faire au détriment des salariés.La qualité des investissements, notamment dans les systèmes informatiques, doit être une priorité pour garantir la compétitivité de l'entreprise sans compromettre les conditions de travail.
La CFDT reste engagée à défendre les intérêts des salariés et à promouvoir un dialogue social constructif pour naviguer dans ce contexte économique complexe.